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La montée du niveau des océans

Traduction libre de « NASA Science Zeros in on Ocean Rise: How Much? How Soon? »

Selon les dernières mesures satellites de la NASA et de ses partenaires, le niveau des mers autour du globe est monté en moyenne de plus de 7 cm depuis 1992, et à certains endroits de plus de 22 cm en raison de la variation naturelle. Un effort de recherche intensive en cours, soutenu par les observations et les analyses de la NASA, tend vers une augmentation inévitable de plusieurs dizaines de cm dans le futur.

La question que se pose les scientifiques est à quelle vitesse les mers vont-elles monter ?

« Etant donné ce que nous savons aujourd’hui sur la dilatation des océans due au réchauffement, et comment la banquise et les glaciers ajoutent de l’eau aux océans, il est quasiment certain que nous allons vers une montée du niveau de l’eau de 1m, et probablement plus, » a déclaré Steve Nerem (université du Colorado, et chef de l’équipe de Sea Level Change). « Mais nous ne savons pas si cela va arriver au cours de ce siècle, ou plus tard. »

L’équipe de scientifiques débat sur une nouvelle visualisation basée sur 23 ans de données de niveau des mers – l’enregistrement complet des données satellites disponibles – qui révèle que les changements sont tout sauf uniformes autour du globe. L’enregistrement est établi sur des données de trois missions satellites consécutives, la première étant la collaboration entre la NASA et l’Agence Spatiale Française (Centre National d’Etudes Spatiales) démarrée en 1992. La suivante est Jason-3, dirigée par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) avec la participation de la NASA, le CNES et l’Organisation Européenne pour l’Exploitation des Satellites Météo (EUMETSAT).

Vidéo : Josh Willis Océanographe

En 2013, l’IPCC (United Nations Intergovernmental Panel on Climate Change) a publié un rapport sur base d’un consensus international de chercheurs qui établit que le niveau global des océans devrait monter d’environ 30 cm à 1m d’ici la fin du siècle. Selon Nerem, de nouveaux résultats disponibles depuis la parution de ce rapport indiquent que le chiffre d’1m d’élévation est plus probable, et que la question reste de savoir de combien il peut encore augmenter.

Les données montrent que la hauteur de la surface des océans ne monte pas uniformément partout. Les différences régionales de ces niveaux sont influencées par les effets des courants et des cycles naturels, comme le PDO (Oscillation Décadaire du Pacifique). Mais, comme ces cycles croissent et décroissent, ils peuvent avoir un impact majeur localement sur les côtes.

« Le niveau de l’océan de la côte ouest des Etats-Unis a en réalité baissé ces 20 dernières années en raison du fait que les cycles naturels à long terme masquent l’impact du réchauffement global, » dit Josh Wills, un océanographe du JPL (Jet Propulsion Laboratory) à Pasadena (Californie). « Cependant, il y a des signes que cette tendance va changer. On peut s’attendre à une élévation accélérée du niveau de l’océan le long de cette côte durant la prochaine décennie alors que la région récupère son déficit temporaire de niveau de l’océan. »

Les scientifiques estiment qu’un tiers de l’élévation du niveau des mers est dû à l’expansion des océans à cause de la température plus chaude de l’eau, un tiers est dû à la perte massive des glaces du Groenland et des icebergs de l’Antarctique, et que le tiers restant est dû à la fonte des glaciers des montagnes. Mais, le sort des calottes polaires pourrait changer ces chiffres et produire une augmentation plus rapide dans les décades à venir.

niveau des océans
Contribution des montagnes et des glaciers polaires au niveau des océans. En rouge, les variations du niveau de la mer (en mm/an) et en bleu l’élévation du niveau (en mm). Source : M. Dyurgerov, INSTARR, université du Colorado.

Dossier (en anglais) complet ici : http://instaar.colorado.edu/other/download/OP55_glaciers.pdf

Selon les mesures satellites, la calotte glaciaire groenlandaise, d’une surface d’environ 1 550 000 km2, soit presque la superficie de l’Alaska, a perdu en moyenne 303 gigatonnes de glace par an ces dix dernières années. La calotte polaire, d’une superficie d’environ 14 millions de km2, plus grande que les Etats-Unis et l’Inde réunis, a perdu en moyenne 118 gigatonnes de glace par an.

Vidéo : Fonte des glaces au Groenland en 10 ans

«Avec les études sur le paléoclimat, on a vu que la montée de 3m du niveau des océans en un siècle ou deux était possible si les glaciers fondent rapidement, » dit Tom Wagner, le scientifique responsable du programme cryosphère (ndlr : portions de la surface de la Terre où l’eau est présente à l’état solide) du quartier général de la NASA à Washington. « On a vu la preuve que les calottes glaciaires se réveillent, mais nous devons mieux les comprendre avant de dire que nous sommes dans une nouvelle ère de fonte rapide ».

Bien que la contribution de l’Antarctique à la montée du niveau des océans soit bien plus faible que celle du Groenland, des recherches récentes démontrent que cela pourrait changer avant 2100. En 2014, deux études en Ouest-Antarctique axées sur les glaciers dans le secteur de la mer d’Amundsen ont montré que son effondrement est en cours.

L’importante calotte glaciaire en Est-Antarctique reste la principale inconnue dans les projections concernant la montée du niveau des mers. Alors qu’elle semble stable, une étude récente a trouvé sous un des glaciers principaux deux grands trous qui pourraient attirer l’eau chaude de l’océan et ainsi causer sa fonte.

« L’opinion dominante parmi les scientifiques est que l’Est-Antarctique est stable, mais on ne sait pas vraiment, » annonce le glaciologue Eric Rignot, Université de Californie Irvine et JPL. « Certains des signes que nous voyons dans les données satellitaires aujourd’hui sont des signes d’avertissement que ces glaciers pourraient ne pas être aussi stables que nous le pensions. Il y a toujours beaucoup d’attention portée aux changements que nous voyons aujourd’hui ».

Un des éléments essentiels pour comprendre les futurs taux de perte de glace est de déterminer le rôle que jouent les courants des océans et la température de l’eau dans la fonte de la glace, de sa base jusqu’au sommet. Une nouvelle campagne de la NASA étalée sur 6 ans a démarré cet été dans les eaux autour du Groenland, pour sonder comment l’eau chaude déclenche la dégradation des glaciers groenlandais. Le projet OMG (Oceans Melting Greenland) mesure la température de l’océan le long des côtes, observe l’amincissement de la couche de la glace en surface, et travaille sur la première carte en haute résolution du fond marin, fjords et canyons du banc continental entourant le Groenland.

Fonte des glace au Groenland
Surface fondue de la glace au Groenland le 1er juillet 2012 (image a) et le 12 juillet 2012 (image b) Source : NOAA

Sources : 

L’article original (en anglais) : https://www.nasa.gov/press-release/nasa-science-zeros-in-on-ocean-rise-how-much-how-soon

D’autres données ici : http://www.aviso.altimetry.fr/fr/donnees/produits/produits-indicateurs-oceaniques/niveau-moyen-des-mers/produits-images.html

Ou un article du 4 mai 2012 ici : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/05/glaces-et-niveau-marin-le-d%C3%A9bat-se-poursuit.html

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