À l’heure où la 21ème conférence internationale sur le climat sera prochainement accueillie par la France, l’édition 2014 du Bilan électrique publiée par RTE met à nouveau en relief la forte dépendance de la consommation d’électricité aux conditions climatiques. En 2014, année la plus chaude depuis le début du XXe siècle, la consommation brute d’électricité est en recul de 6% par rapport à 2013.
La consommation électrique en recul
Cette baisse s’explique en grande partie par les conditions météorologiques. Avec des températures supérieures de 0,5°C à la température de référence et très rarement inférieures à 5°C durant les mois d’hiver, les besoins de chauffage électrique ont été modérés. En l’absence de période de froid marquée, la puissance électrique consommée à la pointe s’est établie à 82,5 GW le 9 décembre 2014. Il faut remonter à l’année 2004 pour observer une consommation de pointe aussi peu élevée. Cependant, la sensibilité de la consommation à la température demeure de l’ordre de 2 400 MW/°C en hiver.
Cette grande variabilité des niveaux de consommation d’électricité d’une année sur l’autre, tant en énergie annuelle qu’en puissance de pointe, montre que le système électrique doit s’adapter à des conditions climatiques dont l’incertitude s’accroît. Malgré une tendance de fond allant probablement dans le sens d’un réchauffement moyen, l’évolution future de la fréquence et de la profondeur des vagues de froid est à ce jour inconnue.
Une production qui s’adapte…
Dans le contexte de consommation modérée de 2014, on constate que les émissions de CO2 du secteur électrique diminuent de 40% par rapport à l’année passée. Une première explication tient au moindre recours aux centrales thermiques à combustible fossile (charbon, gaz et fioul), qui jouent un rôle d’appoint dans la production d’électricité.
Plus structurellement, la réduction des émissions de CO2 tient à l’évolution du parc de production qui intègre une part toujours croissante d’énergies renouvelables. Après le ralentissement de ces dernières années, le développement de l’éolien et du photovoltaïque s’améliore avec près de 1 900 MW supplémentaires installés en 2014.
La production électrique serait donc thermosensible ?
La consommation électrique reste fortement impactée par sa sensibilité à la température : la consommation d’électricité en France dépend fortement de la température, notamment pendant les mois d’hiver en raison du parc important de convecteurs électriques. C’est pour cette raison que les températures douces de 2014 ont entraîné une consommation aussi faible.
Comme cette thermosensibilité est principalement le fruit du chauffage électrique, le type de chauffage installé dans les logements neufs peut moduler sa forme. Depuis la Réglementation thermique de l’année 2012, on observe une chute de la part de chauffage électrique dans le neuf. Cela est de nature à modérer l’accroissement de la thermosensibilité de la production électrique dans le futur. Cependant, les logements neufs ne représentant qu’une très faible partie du parc de logements existant, cette évolution ne peut être visible qu’à long terme. Outre le chauffage, d’autres usages contribuent, dans une moindre mesure, à amplifier la part thermosensible de la consommation d’électricité, comme la production de l’eau chaude sanitaire, la cuisson ou la production de froid. L’été, le phénomène est inversé, ce sont les températures chaudes qui tendent à augmenter la consommation d’électricité, notamment en raison de l’usage de la climatisation. Cependant, en France, cette thermosensibilité d’été est très peu marquée par rapport à celle d’hiver.
Extrait du « Bilan électrique 2014 » publié par RTE©.
Dossier complet: http://www.rte-france.com/sites/default/files/bilan_electrique_2014.pdf
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